Baie d’Urfé

L’HÔTEL DE VILLE DE BAIE-D’URFÉ, un édifice intimement lié à la création de la ville.

L’histoire de la colonisation à Baie-D’Urfé remonte à l’arrivée des premiers colons français à la fin du 17e siècle. Mais peu de développement réel s’est produit jusqu’à l’arrivée du chemin de fer dans la seconde moitié du 19e siècle.

C’est à cette époque que les familles aisées, séduites par l’idéal du gentleman-farmer, arrivent en masse dans la région, rapidement suivies par les citadins aisés qui cherchent à construire de belles maisons de campagne au bord du lac.

À la suite de ce changement démographique, Baie-D’Urfé obtient sa charte de ville en 1911 et porte le nom de son premier curé résident.

La première réunion du conseil a eu lieu le 10 juillet de la même année. Cependant, aucune élection n’a eu lieu. Au lieu de cela, la mairesse Vivian de Vere Dowker et ses conseillers Moise C. Bezner, Alfred Brunet, Charles E. Gudewill, Norwood M. Lash, Edward Maxwell et Fred J. Shaw ont tous été acclamés. Lors de cette première rencontre, James Morgan, un riche habitant et l’un des fondateurs de la ville, annonce qu’il fera don d’une propriété au bord du lac pour la construction d’un hôtel de ville, ainsi que pour la création d’un parc et d’une route d’accès pour le plaisir des tous les résidents. La donation de Morgan est devenue officielle en octobre 1912, avec le don d’une ferme à ossature blanche à transformer en mairie. La ferme de style Second Empire, construite en 1875, avait été acquise par Morgan en 1909.

Un architecte de renom supervise les rénovations

L’architecte et conseiller municipal de renom, Edward Maxwell, s’est porté volontaire pour concevoir et superviser les rénovations du bâtiment. Ce n’était en aucun cas le premier projet de Maxwell. Entre autres, il avait été l’architecte du prestigieux magasin Birks de Montréal et l’architecte de nombreuses somptueuses maisons appartenant aux personnes les plus riches et les plus influentes de la ville. Pour donner à l’hôtel de ville un caractère public, Maxwell ajoute une entrée de style palladien et un grand porche couvert orné d’éléments décoratifs.

François-Saturnin Lascaris d’Urfé (1641-1701)

Né à Baugé, France en 1641, François-Saturnin Lascaris d’Urfé était le fils de Charles-Emmanuel, marquis d’Urfé et de Baugé, et de Marguerite d’Allègre. Cette noble famille était apparentée à l’illustre maison grecque des Lascaris qui avait autrefois occupé le trône de Constantinople.

François-Saturnin Lascaris d’Urfé entre au séminaire Saint-Sulpice de Paris en 1660 et y est ordonné prêtre en 1665.

À sa demande, il s’embarque pour la Nouvelle-France à l’automne 1668. Là, il passe quatre ans dans une mission chez les Amérindiens, avant d’être nommé à la mission de Gentilly (Dorval).
Cependant, d’Urfé se trouva en désaccord avec le gouverneur Frontenac et retourna en France pour plaider sa cause auprès de Colbert, ministre du roi Louis XIV, et avec qui il était lié par des liens familiaux. Colbert intervient et supplie le gouverneur de montrer au curé « quelque signe de considération particulière ».

De retour en Nouvelle-France en 1685, Lascaris d’Urfé est nommé premier curé résident de la paroisse de Saint-Louis-du-Haut-de-l’Île, dont la chapelle, dit-on, se dresse sur une pointe dite Pointe- à-Caron (qui fait maintenant partie de l’actuelle Baie-D’Urfé).

À l’automne 1687, la petite paroisse est attaquée par les Iroquois.

Le prêtre échappe de justesse aux guerriers amérindiens qui font pourtant de nombreuses victimes parmi les colons français. Peu de temps après cet événement dramatique, Lascaris d’Urfé est rappelé en France pour des raisons familiales. En 1697, il se retire dans son château de Baugé, où il meurt en 1701.

M. Thomas-Roche Lee, maire de Baie-D’Urfé dans les années 1960, examinant l’écu d’Urfé gravé sous la coupe d’argent de François d’Urfé, conservé à la cathédrale Notre-Dame de Montréal.

Mais le nom de François-Saturnin Lascaris d’Urfé ne marquera la toponymie de Baie-D’Urfé que longtemps après son bref séjour sur l’île de Montréal.

Il a fallu attendre 1902 pour que certains citoyens enclins à l’histoire demandent que la station Bayview du village soit changée en Baie d’Urfé. Au moment où l’incorporation de la ville a été annoncée huit ans plus tard, l’idée avait pris racine et la ville a été officiellement nommée Baie-D’Urfé. Le blason de la ville, dessiné en 1961, est largement inspiré de celui de François-Saturnin Lascaris d’Urfé.

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Eric Taranowski

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