Dorval

Les origines de DORVAL

Au cours de la seconde moitié du XVIIe siècle, tout l’ouest de l’île de Montréal revêt une grande importance stratégique pour les intérêts commerciaux et militaires de la Nouvelle-France. En conséquence, les Sulpiciens, seigneurs de l’île de Montréal, concèdent des terres appelées fiefs, non seulement dans l’espoir d’en tirer profit, mais pour qu’elles puissent servir de premier rempart sur la route vers Ville-Marie comme bien. Les Sulpiciens établissent également une petite mission fortifiée nommée Gentilly, qui sera plus tard rebaptisée La Présentation. Le fief changea avec succès de propriétaires en 1685, puis en 1691, Jean Bouchard d’Orval en prit possession. Son nom restera dans les annales de l’histoire.

Peu de développement se produirait dans la région jusqu’au milieu du 19e siècle. À l’époque, le territoire était majoritairement rural et s’est développé à la manière typique de la colonisation française, avec de longues et étroites étendues de terres ; ceux-ci étaient perpendiculaires au lac Saint-Louis et au chemin Bord-du-Lac. Un village naissant finit par voir le jour près de l’intersection du chemin Bord-du-Lac et de l’avenue Martin, l’une des plus anciennes rues de Dorval. Au fil du temps, un noyau institutionnel s’est créé juste au nord avec l’église de La Présentation et son presbytère, le couvent Notre-Dame du Sacré-Cœur, ainsi qu’une école.

Le chemin de fer arrive !

L’arrivée du Grand Trunk Railway en 1855, suivie de celle du Chemin de fer Canadien Pacifique en 1890, changea radicalement l’ordre naturel des choses en raccourcissant de plusieurs heures le trajet entre le centre industriel de Montréal et l’ouest de l’île. La classe moyenne supérieure nouvellement créée, née du boom de l’industrialisation, cherchait désormais un refuge tranquille au bord de l’eau, loin de la ville. Ce déplacement de la population a été rendu possible par l’essor des modes de transport et par l’émergence d’une nouvelle classe moyenne supérieure. Dorval s’est également avéré être un terreau fertile pour le développement.

Le village compte des propriétés riveraines et des terres propices à l’idéal romantique du gentleman-farmer, très en vogue chez les Canadiens anglais. Bien que les rives du lac Saint-Louis conservent leur caractère majoritairement agricole, elles sont peu à peu occupées par des familles aisées et deviennent même un lieu très convoité pour les maisons de campagne. En 1892, Dorval est incorporé en tant que village; elle est devenue une ville en 1903.

HARRY MARKLAND MOLSON, ancien maire de Dorval qui a péri à bord du Titanic

Harry Markland Molson, arrière-arrière-petit-fils du célèbre brasseur du même nom, est né en 1856. Il a poursuivi ses études à Montréal, puis en Allemagne et en France. En 1897, il prend la tête de la Banque Molson. Il a également été impliqué dans plusieurs organismes et associations tels que le Montreal Jockey Club et le Montreal Hunt Club. Il a également été gouverneur de l’Hôpital général de Montréal et président de la Société internationale pour la prévention de la cruauté envers les animaux (SPCA). En réponse à ceux qui affirmaient qu’il aimait les animaux plus que ses semblables, Molson aimait dire que les gens pouvaient prendre soin d’eux-mêmes, mais que les animaux ne le pouvaient pas.

La passion de Molson pour la voile a sans aucun doute influencé sa décision d’acquérir une résidence d’été à Dorval. Bien que la maison ait une apparence étonnamment modeste, considérant que Molson était considéré comme l’un des hommes d’affaires les plus influents au Canada, elle était située au 960-962, chemin Bord-du-Lac, ce qui était l’endroit idéal pour passer l’été près de son impressionnant bateau. C’est sur ce bateau que Molson passait la plupart de son temps libre pendant les mois les plus chauds. Même s’il n’était pas un résident permanent, Molson est devenu le premier maire de Dorval lors de son incorporation en tant que ville en 1903. Il est resté maire pendant deux ans. Passionné de voile, Harry Markland Molson était déjà un marin chevronné lorsqu’il embarqua sur le célèbre paquebot transatlantique. Il avait déjà survécu à un naufrage en 1899 à bord du Scotsman dans le golfe du Saint-Laurent, nageant jusqu’au rivage sain et sauf. Il fait face à la mort une deuxième fois en 1904 lorsque le Canada, le bateau à vapeur sur lequel il se trouve, entre en collision avec un autre navire près de Sorel. Une fois de plus, non seulement il s’en est sorti indemne, mais il a même réussi à aider à sauver les autres passagers. Au printemps 1912, Molson est en Europe, où il est en voyage d’affaires depuis février. Initialement prévu de retourner au Canada sur le Justinien, Molson changea ses plans lorsqu’il apprit qu’un ami du Royal Montreal Yacht Club, le major Arthur Peuchen, effectuerait la traversée sur le Titanic. C’est ainsi qu’en avril 1912, Molson embarque en première classe sur le Titanic « insubmersible ». Il périt dans la nuit du 14 au 15 avril 1912, lorsque le navire coula dans l’océan Atlantique, coûtant la vie à 1 329 de ses 2 201 passagers.

 

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Eric Taranowski

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